L'Université buissonnière d''Hendaye
J'y étais invité pour la mémoire
Pour raconter aux générations précédentes comment tout ça avait commencé en 1973
Christophe Chatelain, animateur du Pudding m'accompagnait, il a vingt six ans de moins que moi, c'est la génération d'après, comme mon fils qui s'appelle aussi Christophe.
et puis il y avait les millénium.
Donc on a raconté les souvenirs les plus marquants. Puisque nous à l'Unité nous avons quasiment 80 créations au compteur. Il fallait que je trie.
On était en pyjama, on a eu droit à une liqueur basque pour libérer la mémoire.
Moi à vrai dire ce qui m'intéresse c'est surtout l'avenir où je compte passer mes prochaines années.
J'ai fait mes fameuses prédictions qui sont toujours fausses, j'ai dit à Mathilde : dans trois ans, il n'y aura plus Eclat d'Aurillac ou Chalon dans la rue.
On nous bâtira des parcs d'attraction payants. En fait le parc du Puy du fou contient plein d'installations pérennes dignes du théâtre de rue.
J'ai utilisé le terme d'époustouflant. Les géants de Royal de Luxe fascinaient toute une ville.
Nous avons créé avec le théâtre de l'Unité deux fêtes renversantes qui touchaient la ville toute entière, le Carnaval des ténèbres et le Réveillon des boulons. Le pouvoir politique a réussi à supprimmer les deux évènements. La Fête fait peur aux politiques.
Quelle ville a t-elle encore un carnaval pour adultes ?
J'ai sans arrêt dans la tête le concept de Maiakovski : l'armée de l'Art. Oui, tous les artistes de rue et pas de rue, les musiciens , les plasticiens, les centres culturels, les scènes nationales, les opéras etc uniraient une fois tous les deux ans leurs énergies pour prendre d'assaut une ville, organiser une espèce de pandémie artistique. Pas un habitant ne serait épargné. Pour échapper à cette contamination, les habitants devront se terrer chez eux et dans leurs caves, ce serait une déflagration artistique sans précédent.
J'en ai assez de tous ces artistes isolés, sans liens entre eux, éparpillés sur tout le terrtoire qui exercent leur art pour quelques privilégiés. Il faut embraser la ville toute entière.